Pisser dehors

C'est quelque chose de désuet, vaguement machiste voire même proche de la régression pour les mammifères que nous sommes, même si certains nous rêveraient plus proche de l'image d'un dieu que du règne animal.

On ne sait pas trop pourquoi le garçon, encore plus souvent lorsqu'il est un rural, pratique ce genre de rituel, bien plus souvent par agrément que par nécessité. Les équipements modernes devraient pouvoir nous en dispenser, le regard désapprobateur de la gente féminine et la peur de tomber sous le coup de la loi pour exhibitionnisme devraient être suffisamment dissuasif.

     Alexandre s'offusquait en visitant la perse des couples copulant à l'ombre des portes cochères sans plus de façon, les derniers Bourbons ont mis en place à Versailles un service de chaise percées pour que les gens ne défèquent pas dans les caniveaux. Même si  les hommes et les femmes continuaient de se soulager le long des tentures....

On ne sait pas trop dans quelle mesure à cette époque la pudibonderie se cachait derrière l'hygiène, aujourd'hui il faudrait presque aller au toilette pour lâcher un vent, vu que les personnages des séries télé n'ont apparemment pas de transit....

Peut être que mes enfants dans quelques décennies ne sauront plus pisser dehors, sous le regard des étoiles et en choisissant précieusement les arbustes qui accueilleront leur offrande. Peut être que la législation ira vers un peu plus de bêtise après avoir favorisée des machines à pisser payantes dans les villes, on paye déjà l'eau, ils vont bientôt nous faire payer l'air qu'on respire....

Alors en attendant lorsque l'instant est propice, je communie avec mon environnement de cette manière, appréciant avec délice cet instant de grâce à l'abri des vents qui pourraient se retourner contre moi.

J'ai conscience d'être un privilégié, de ne pas vivre dans la promiscuité de mon voisinage, de ses conversations et de son regard. Ce luxe a un prix, à l'heure où la majorité de mes concitoyens vivent en ville, mais tant que les choses peuvent aller ainsi, la civilisation n'en pâtira pas trop. Si l'on pouvait m'épargner un débat télévisé sur le sujet avec force sociologues et autres anthropologues, ça me permettrait de continuer à vivre ainsi, sans plus me soucier de l'incongruité de ce mode de vie à l'ère du vingt et unième siècle.



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