Le Mythe du Dniepr MT 75


A l'origine de ce mythe, il faut faire quelques emprunts à l'histoire.


     En union soviétique, dans l'entre deux guerres, l'ingénieur Mojarov mettait au point la plus grosse cylindrée russe jamais fabriquée après que le pilote Sakrevski, pilotant une 1200cm3 américaine, couvre le kilomètre lancé à 172km/h en 1936. Il s'agissait de la Podol'ski Motocykletnyi Zavod dit PMZ A 750.
"La PMZ possédait un chassis en tôle emboutie qui n'est pas sans rappeler la technique utilisée par BMW pour ses r 11. Elle était démunie de suspension à l'arrière et sa fourche avant à roue tirée bénéficiait d'une suspension à biellettes oscillantes suspendues par des lames de ressort. L'ensemble donnait une impression de lourdeur, confirmée par ses 220kg, autant que de solidité. La moto était animée par un moteur en V de 750 cm3 largement inspiré des indians militaires américaines et qui développait 15 ch à 3700 tr/mn. La transmission finale à chaîne avait une boite de vitesse séparée. Elle consommait 6 litres au cent kilomètres pour une vitesse de moins de 100 km/h. Plus particulièrement conçue pour être attelée à un side-car, elle délivrait un couple généreux à bas régime. La PMZ fut rapidement rebaptisée par les russes "Pobrobuy Menya Zavdy", ce qui signifie à peu près: essaie de me faire démarrer". 
Constantin Parvulesco "50 ans de motos russes


 

L'usine de Podolsk, près de Moscou, a donc fabriqué ces merveilleuses machines de 1935 jusqu'à l'avancée des troupes allemandes qui a conduit les soviets à démonter l'usine dans l'objectif de la relocaliser en Sibérie. Les machines outils  et les pièces furent stockées à Kiev dans une usine dont l'histoire n'a pas retenue le nom.
En septembre 1941, lors de la bataille de Kiev, des éléments du régiment rustikh de la wehrmacht (en ces temps troublés des habitants de ce pays sous protectorat allemand ayant manqué de discernement s'était engagé dans le mauvais camps) firent main basse sur les pièces et les machines de la PMZ. Les allemands dédaignant la prise pour cause d'infra culture communiste, les Rustikh rappatrièrent par train leur précieux butin vers les montagnes de leur pays.

Une fois remontée et ignorant la provenance d'origine de l'outil industriel,ils fabriquèrent en petite série une motocyclette immédiatement baptisée KMZ 750. Important également des motos d'union soviétique, le souvenir mal assumé de la prise de guerre et la confusion avec la création récente dans les années cinquante de l'usine de moto de Kiev firent le reste.

En 1957, la KMZ abandonna son chassis en tôle emboutie pour un chassis tubulaire suspendu nanti d'une fourche plus moderne. le moteur latéral perdura jusqu'au milieu des années 60 et l'entreprise s'associa assez rapidement avec des motoristes du soleil levant pour acheter d'abord puis construire elle même des moteurs sous licence.

Le milieu des années 90 virent la fin des allumages classiques à rupteurs et il fallu attendre la fin des années 2000 pour voir apparaître les premiers modèles électro-injectés.

Au Rustikhistan, nombreux sont encore les vieux modèles en circulation mais on voit également un nombre non négligeable de nouveaux modèles équipés sommairement et piloté avec la même nonchalance que s'il s'agissait des antiques modèles à soupapes latérales.




Commentaires

  1. Excellent cet article, j'y vois beaucoup plus clair. ;-)

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    1. Je ne pouvais pas passer sous silence cet épisode important de l'histoire industrielle du Rustikhistan.

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